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divendres, 2 de setembre del 2011

Marx en el Soho

Extracte de l'obra de teatre "Marx al Soho", de Howard Zinn, teòric nord-americà del concepte "La política és història". Marx torna a la vida no al Londres del seu exili, sinó en el Soho de Nova York, reflexionant sobre la mort del comunisme, sobre el capitalisme, el Marxisme, la Comuna de París..



http://youtu.be/iSH8uRRUi5U

dijous, 1 de setembre del 2011

Caton et Cicéron

Cheminements curieux du républicanisme.

François de Salignac de la Mothe-Fénelon (6 août 1651- 7 janvier 1715)

Dialogues des morts composés pour l’éducation d’un prince

Fénelon fût le précepteur du petit-fils de Louis XIV, le duc de Bourgogne, qui était le Delphin. Il composa les Dialogues des morts entre 1692 et 1695. Fénelon traite de former la caractère et la morale du futur roi de France a travers du ressource pédagogique du dialogue, a imitation des dialogues des morts de Lucien de Samosata ou des Nouveaux dialogues des morts de Fontenelle, publié en 1683.

La première édition du livre fut faite chez Florentin Delaulne, en 1712. Elle comptait quarante-six dialogues. Après la mort de l’auteur, Ramsay publia chez le même éditeur les Dialogues des morts anciens et modernes avec quelques fables, qui comptait soixante-dix dialogues. L’edition de 1850 donnait soixante-dix-neuf pièces. Jacques Le Brun en donne encore trois en dialogues en plus ( La Pleiade, Gallimard, 1983, tome I, pp. 277-510).

Le dialogue XLIII, que je reproduis ici, entre Caton d’Utique (Marcus Porcius Cato Uticensis, Rome 95 a.n.e.-Utique, 12 avril 46 a.n.e, et Cicéron (Marcus Tullius Cicero, 3 janvier 106 a.n.e.- 7 décembre 43 a.n.e.), traite sur le rapport entre la vertu et la politique, et sur la cohérence entre les principes républicains et la pratique politique quotidienne. Il oppose les diverses formes de la mort qui ont connu Caton et Cicéron.

Caton d’Utique a été le modèle pour Gilbert Romme, de Soubrany, de Bourbotte, les martyrs de prairial 1795 où de Babeuf, suicidés comme Caton avant reconnaître l’autorité de ces que les avaient vaincu.

Le dernier écrit de Bourbotte finisse de ce teneur : « Vertueux Caton, ce n’est à toi seul qu’on apprendra de quelle manière des hommes libres doivent se soustraire aux échafauds de la tyrannie. Vive à jamais la liberté, l’égalité, et la République française, une et indivisible ».

Joan Tafalla 1 septembre 2011-09-01

Bibliographie :

FENELON, Dialogues des morts composés pour l’éducation d’un prince, in Œuvres, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1983, Tome I, pp. 407-410.

BRUNEL, Françoise et GOUJON, Sylvain, Les martyrs de prairial, Textes et documents inédits, Paria, Georg éditeur, 1992.

Dialogue XLIII - Caton et Cicéron

Caton.- Il y a longtemps, grand orateur, que je vous attendais. Il ya longtemps que vous deviez arriver. Mais vous êtes venu le plus tard qu’il vous a été possible.

Cicéron.- j’y suis venu après une mort pleine de courage. J’ai été victime de la république ; car depuis les temps de la conjuration de Catilina, où j’avais sauvé Rome, personne ne pouvait plus être ennemi de la république sans me déclarer aussitôt la guerre.

Caton.- J’ai pourtant su que vous aviez trouvé grâce auprès de César par vos soumissions, que vous lui prodiguiez les plus magnifiques louanges, que vous étiez l’ami intime de tous ses lâches favoris, et que vous leur persuadiez même dans vos lettres , d’avoir recours à sa clémence pour vivre en paix au milieu de Tome dans la servitude. Voilà à que sert l’éloquence.

Cicéron.- Il est vrai que j’ai harangué César pour obtenir la grâce de Marcellus et de Ligarius.

Caton.- Hé ! Ne vaut-il pas mieux se taire que d’employer son éloquence à flatter un tyran ? O Cicéron j’ai su plus que vous ; j’ai su me taire et mourir.

Cicéron.- Vous n’avez pas vu une belle observation que j’ai faite dans mes Offices, qui est que chacun doit suivre son caractère. Il y a des hommes d’un naturel fier e intraitable, qui doivent soutenir cette vertu austère et farouche jusqu’à la mort : il ne leur est permis de supporter la vue du tyran ; ils n’ont d’autre ressource que celle de se tuer. Il y a une autre vertu, plus douce et plus sociale, de certaines personnes modérées, qui aiment mieux la république que leur propre gloire : ceux-là se doivent a ses concitoyens, et il ne leur est permis d’achever par une mort précipitée la ruine de sa patrie.

Caton.- Vous avez bien rempli ce devoir ; et s’il faut juger de votre amour pour Rome par votre crainte de la mort, il faut avouer que Rome vous doit beaucoup. Mais les gens qui parlent si bien devraient ajuster toutes leurs paroles avec assez d’art pour ne pas se contredire eux-mêmes. Ce Cicéron qui a élevé jusques au ciel César et qui n’a point eu de la honte de prier les dieux de n’envier pas un si grand bien aux hommes, de que front a-t-il pu dire en suite que les meurtriers de César étaient des libérateurs de la patrie ? Quelle grossière contradiction ! Quelle lâcheté infâme ! Peut-on se fier à la vertu d’un homme qui parle selon le temps ?

Cicéron.- Il fallait bien s’accommoder aux besoins de la république. Cette souplesse valait encore mieux que la guerre d’Afrique entreprise par Scipion et par vous, contre toutes les règles de la prudence. Pour moi, je l’avais bien prédit (et on n’a qu’a lire mes lettres), que vous succomberiez. Mais votre naturel inflexible et âpre ne pouvait souffrir aucun tempérament ; vous étiez né pour les extrémités.

Caton.- et vous pour craindre, comme vous l’avez souvent avoué vous-même. Vous n’étiez capable que de prévoir les inconvénients. Ceux qui prévalaient vous entrainaient toujours vous entraînaient toujours, jusqu’à vous faire dédire de vos premiers sentiments. Ne vous a-t-on pas vu admirer Pompée, et exhorter tous vos amis à se livrer à lui ? Ensuite, n’avez-vous pas cru que Pompée mettrait Rome dans la servitude s’il surmontait César ? « Comment dissiez-vous, croira-t-il les gens de bien s’il est maître, puisqu’il ne veut croire aucun de nous pendant la guerre où il a besoin de nos secours ? » Enfin n’avez-vous pas admiré César ? N’avez-vous pas recherché et loué Octave ?

Cicéron.- Mais j’ai attaqué Antoine. Qu’y a-t-il de plus véhément que mes harangues contre lui, semblables à celles de Démosthène contre Philippe ?

Caton.- Elles son admirables : mais Démosthène avait mieux que vous comme il faut mourir. Antipater ne put lui donner ni la mort ni la vie. Fallait fuir comme vous fîtes, sans savoir où vous alliez, et attendre la mort des mains des Popilius ? J’ai mieux fait de me la donner moi-même à Utique.

Cicéron.- Et moi, j’aime mieux n’avoir point désespéré de la république jusqu’à la mort, et l’avoir soutenue par des conseils modérés, que d’avoir fait une guerre faible et imprudente, et d’avoir fini par un coup de désespoir.

Caton.- Vos négociations ne valaient pas mieux que ma guerre d’Afrique ; car Octave, tout jeune qu’il était, s’est joué de ce grand Cicéron qui était la lumière de Rome. Il s’est servi de vous pour s’autoriser ; ensuite il vous a livré à Antoine. Mais vous qui parlez de guerre, l’avez-vous jamais su faire ? Je n’ai pas encore oublié votre belle conquête de Pindenisse, petite ville des détroits de Cilicie ; un parc de moutons n’est guère plus facile à prendre. Pour cette belle expédition il vous fallait un triomphe, si on eût voulu vous en croire ; les supplications ordonnées par la Sénat ne suffisaient pas pour de tels exploits. Voici ce que répondis aux sollicitations que vous me fîtes là-dessus. « Vous devez être plus content, disais-je, des louanges du Sénat que vous avez mérité par votre bonne conduite, que d’un triomphe ; car le triomphe marquerait moins la vertu d’un triomphateur, que le bonheur dont les dieux auraient accompagné ses entreprises ». C’est ainsi qu’on tâche d’amuser comme on peut les hommes vains et incapables de se faire justice.

Cicéron.- je reconnais que j’ai toujours été passionné pour les louanges ; mais faut-il s’en étonner ? N’en ai-je pas mérité des grandes pur mon consulat, par mon amour pour la république, par mon éloquence, enfin par mon amour pour la philosophie ? Quand je ne voyais plus de moyen de servir Rome dans ses malheurs, je me consolais, dans une honnête oisiveté, à raisonner et à écrire sur la vertu.

Caton.- Il valait mieux la pratiquer dans les périls, qu’en écrire. Avouez-le franchement, vous n’étiez qu’un faible copiste des Grecs : vous mêliez Platon avec Epicure, l’ancienne Académie avec la nouvelle ; et après avoir fait l’historien sur leurs dogmes, dans des dialogues où un homme parlait presque toujours seul, vous ne pouviez presque jamais rien conclure. Vous étiez toujours étranger dans la philosophie, et vous ne songiez qu’à orner votre esprit de ce qu’elle a de beau. Enfin vous avez toujours été flottent en politique et en philosophie.

Cicéron.- Adieu, Caton ; votre mauvaise humeur va trop loin. A vous voir si chagrin, on croirait que vous regrettez la vie. Pour moi, je suis consolé de l’avoir perdue, quoique je n’aie point fait tant le brave. Vous vous en faites trop accroire, pour avoir en mourant ce qu’on fait beaucoup d’esclaves avec autant de courage que vous.