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divendres, 9 de gener del 2009

Remerciment du peuple a Monsieur de la Porterie. Sur ce qu’il a fait ouvrir les Greniers du Roi, & fournir Bled au peuple ...

Remerciment du peuple a Monsieur de la Porterie. Sur ce qu’il a fait ouvrir les Greniers du Rou, & fournir Bled au peuple, à un prix au-dessous du courant.

O, vous que vous montrez attentif à nos plaintes

Qui nous rendez l’espoir & dissipez nos craintes.

Vous qui calmant les maux de ce temps rigoureux

Nourrissez dans sa peine un peuple malheureux.

Citoyen bienfaisant, sage LA PORTERIE.

Vous vous montrez en nous l’¡ami de la Patrie ;

Si un vulgaire obscur vous étendez vos soins,

Et votre humanité veille sur nos besoins !

 

Hélas nous gémissions ! Notre foible salarie

Ne pouvait nous suffire à notre nécessaire ;

La faim cruelle en nous éteignant la vigueur

Etendoit sur nos traits  sa livide pâleur ;

Nos enfants  comme nous privés de subsistance,

Venoient dans notre sein gémir de défaillance :

Nos entrailles pour eux s’attendrissoient en vain,

Le prix de nos travaux ne trouvoit plus du pain !

 

(2)

 

Citoyens malheureux & déplorables pères ;

Nous allions arriver au comble des misères

Sur un triste avenir déjà nous frémissions,

Les champs ne donnoient point leurs tardives moissons,

Et l’or nous enlevoit ces dons de la nature,

Ces fromens dont nos mains ont aidé la culture !

 

O Vous , qui les rendez à nos besoins pressans,

Et soulagez ainsi nos travaux languissans,

Recevez notre amour & la reconoissance

Qui doit de ce bienfait ètre la récompense :

Dans notre obscurité nous n’avons  que nos cœurs

Qui puissent satisfaire à de telles faveurs ;

Si de la pauvreté la riguer importune

En naissant nous priva des dons de la nature

Dans nos ames au moins elle laissa ce bien

Appanage de l’homme & de tout citoyen ;

L’amour qui trop souvent languit sous l’opulence

N’en est que plus sincere au sein de l’indigence,

Il se conserve pur en nos simple esprits ,

Et des moindres présens il est oujour le prix :

Celui que vos bontés ont gravé dans notre ame

Y doit être immortel, y vivre en traits de flamme.

 

Jouissez du plaisir sublime & généreux

De vous être attiré les cœurs des malheureux :

Entendez leurs transports & voyez leur hommage

Respecter en tous lieux, bénir votre passage.

 

Heureux sont les sujets ! plus heureux sont les Rois

Qui du Gouvernement confiant les emplois

Peuvent ainsi remettre en des mains secourables

L’exercice sacré de leurs Lois équitables !

Puisse bientôt Louis, sur ses tendres sujets

Entendre publier & vanter vos bienfaits !

Dans vos soins généreux Vous l’imitez lui-même,

En voulant le bonheur du bon peuple qu’il aime.

  

Sujet donné en Réthorique, au Collègde Cambray, 

le 18 juillet 1770 par M. Coupé, professeur.