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dimecres, 4 de març del 2009

HISTOIRE CULTURELLE DU FAUBOURG SAINT ANTOINE

Conférence de Keith Reader à Paris Diderot 3 mars 17 heures

Lieu : Salle des thèses, 2 e étage, Immeuble Montréal-Université Paris 7, Dalle des Olympiades, 75013 Paris. Métro Olympiades. 3 mars 17-19 heures
la conférence est maintenue en dépit de la grève des Universités  (conférencier venant d'un pays étranger)

Cette communication fait référence à un projet de grande envergure qui m’occupe actuellement – une histoire culturelle du quartier dit successivement Bastille et Faubourg Saint-Antoine. Des chercheurs français comme Pascal Ory et Évelyne Cohen, ainsi que leurs homologues britanniques tels Nicholas Hewitt (qui termine actuellement un livre sur Montmartre) ou Andrew Hussey, auteur de Paris, ville catin qui a fait un tabac international, se sont beaucoup consacrés à la topographie culturelle ces dernières années. Ma présentation ici servira entre autres à mettre en lumière et à interroger l’utilité de cette approche dans la conjoncture actuelle des études françaises en terre anglophone. Ladite conjoncture se caractérise d’abord par un élargissement trans-disciplinaire de la gamme de textes étudiés, qui a donné droit de cité – voire titres de noblesse – au cinéma, à la littérature populaire, à la chanson, à la bande dessinée et à l’écriture autobiographique à côté de formes plus ‘traditionnelles’ telles les classiques littéraires et l’histoire événementielle. En même temps les études françaises universitaires pâtissent d’une carence d’étudiant(e)s, ce qui amène de plus en plus les départements concernés à forger des alliances avec d’autres secteurs – film/média, études urbaines, sciences sociales, littérature comparée et j’en passe. La topographie culturelle est bien placée pour profiter de ces tendances, dans la mesure où la grande variété de textes qu’elle peut rassembler permet de dialoguer avec les autres domaines et disciplines que je viens d’évoquer. 

Mon propre projet parcourt une gamme qui va de la littérature canonique (Les Misérables de Victor Hugo – non seulement le roman mais les plus importantes parmi ses fourmillantes adaptations cinématographiques), à la littérature populaire (les romans historiques de Jean Diwo dont l’action se déroule dans le quartier), au cinéma (Chacun cherche son chat de Cédric Klapisch, Police de Maurice Pialat) et à l’histoire qui a vu le quartier se muer de base ouvrière et artisanale souvent contestataire en secteur de pointe – grâce en grande partie à la construction de l’Opéra dont les nombreuses ‘casseroles’ se sont avérées fort distrayantes – dans la ‘boboisation’ et la gentrification de l’est de Paris. On ne saurait comprendre le présent de Paris qu’en relisant son passé; j’espère vous démontrer comment cette compréhension peut s’enrichir et s’épanouir pour un public international aussi bien que français.

Keith Reader
Professeur des études françaises contemporaines
Université de Glasgow
Royaume-Uni

k.reader@french.arts.gla.ac.uk